- SYRIE - Actualité (1990-1996)
- SYRIE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique arabe syriennePolitique intérieureLe 2 décembre 1991, un référendum accorde un quatrième mandat au candidat unique, le président Hafez el-Assad, membre du parti Baath, à la tête de l’État depuis 1971.Le 1er février 1994, dans son rapport annuel sur les droits de l’homme adressé au Congrès, le Département d’État américain dénonce les manquements au respect des droits de l’homme, en particulier en Syrie (emprisonnements sans jugement).Le 24 août, 167 membres du Front national progressiste au pouvoir – dont 100 membres du Baath – et 83 «indépendants» sont élus lors du scrutin législatif qui se déroule sous haute surveillance.Vie économiqueEn 1990, les cultures et la production d’électricité souffrent de l’interruption du cours de l’Euphrate par la Turquie, désireuse de remplir le lac de retenue du barrage Atatürk. L’attitude anti-irakienne de la Syrie pendant la guerre du Golfe lui vaut de recevoir une aide financière internationale importante, en particulier de la part des pays du Golfe.En 1991, l’économie se redresse grâce à la hausse du prix du pétrole et à l’augmentation de la production d’hydrocarbures.En 1992, l’amélioration de la situation économique se poursuit : récoltes de céréales abondantes, augmentation de la production de pétrole dont la moitié alimente les exportations, mesures fiscales favorisant les investissements étrangers.En 1993, la reprise économique est spectaculaire: inflation inférieure à 10 p. 100 par an, extension du secteur privé, développement du tourisme... Cependant, la politique de libéralisation économique, dont bénéficient surtout la haute bourgeoisie, les fonctionnaires et certains cadres de l’armée, fait de nombreux mécontents dans les classes populaires.En 1994 et 1995, les réformes qui devaient accompagner l’ouverture économique se font toujours attendre. Le secteur privé poursuit son développement, malgré le manque de capitaux. Les bons résultats enregistrés dans le domaine agricole laissent envisager, à terme, un excédent de la balance agroalimentaire. La production pétrolière atteint son maximum en 1995. Le développement de l’économie dépend en grande partie de l’évolution du processus de paix avec Israël.En 1996, le blocage du processus de paix, à la suite de l’arrivée au pouvoir de Benyamin Nétanyahou en Israël, ne favorise pas le développement économique. Par ailleurs, les réformes structurelles piétinent. La croissance s’essouffle, tandis que l’inflation s’accroît. Toutefois, la modernisation des infrastructures se poursuit, la bonne santé du secteur agricole se confirme et les revenus du tourisme augmentent.Relations internationalesLe 28 novembre 1990, la Grande-Bretagne et la Syrie annoncent la reprise de leurs relations diplomatiques. Celles-ci avaient été rompues en octobre 1986 à la suite d’un attentat terroriste, pour lequel le gouvernement britannique avait alors affirmé détenir la preuve de la complicité des services secrets syriens.Le 22 mai 1991, le président Hafez el-Assad et son homologue libanais Elias Hraoui signent à Damas un traité qui consacre l’hégémonie de la Syrie sur le Liban. Israël condamne l’«annexion» du Liban par la Syrie.Le 14 juillet, Hafez el-Assad annonce qu’il accepte la proposition américaine de Conférence de la paix au Proche-Orient, fondée sur le principe – non reconnu par Israël – de l’échange des territoires occupés contre la paix.Le 28 janvier 1992, les négociations multilatérales sur le Proche-Orient reprennent à Moscou; la Syrie et le Liban refusent d’y participer en raison de l’absence de résultats des entretiens bilatéraux.Le 24 août, lors de la sixième session des négociations à Washington, Israël affirme que le principe de l’échange des territoires occupés contre la paix s’applique aux négociations entre Jérusalem et Damas, admettant ainsi la possibilité d’un retrait au moins partiel du plateau du Golan conquis sur la Syrie en 1967 et annexé en 1981. Le 3 septembre, le délégué syrien aux négociations sur le Proche-Orient évoque pour la première fois l’éventualité de la signature d’un traité de paix avec Israël. Le 10, Itzhak Rabin, Premier ministre israélien, déclare qu’il est prêt à négocier un «retrait limité» du Golan contre une «paix totale» avec la Syrie.Au début de mars 1993, 5 membres du groupe terroriste turc Dev Sol sont tués et 29 autres arrêtés lors d’une opération menée conjointement par les services secrets turcs et syriens dans les environs d’Istanbul.Malgré la mort de 3 soldats syriens le 25 juillet lors de l’offensive déclenchée par Israël contre les bases du Hezbollah au Liban, Damas refuse de se laisser entraîner dans le conflit.Le 19 septembre, la Syrie critique la Déclaration de principes sur l’autonomie de Gaza et de Jéricho, signée le 13 à Washington par Shimon Peres, ministre israélien des Affaires étrangères, et Abou Mazen, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine.Le 9 décembre à Damas, au cours d’une tournée diplomatique, le secrétaire d’État américain Warren Christopher annonce que la Syrie et le Liban acceptent de reprendre les négociations de paix avec Israël au début de 1994.Le 16 janvier 1994, le président américain Bill Clinton rencontre Hafez el-Assad à Genève afin de relancer les négociations israélo-syriennes. Comme son homologue syrien, il souhaite un règlement «global» au Proche-Orient, fondé sur l’échange des territoires contre la paix. En revanche, il dénonce le soutien accordé par Damas aux «terroristes» kurdes.La Syrie dénonce l’accord de paix «séparé» signé le 17 octobre par Israël et la Jordanie.Le 27 octobre, le président Clinton se rend en visite à Damas.Le 28 novembre, l’Union européenne lève l’embargo sur les ventes d’armes à la Syrie imposé en 1986.Le 19 octobre 1996, le président Jacques Chirac se rend en visite officielle à Damas, où il affirme la volonté de l’Union européenne de «coparrainer» le processus de paix au Proche-Orient.
Encyclopédie Universelle. 2012.